Cette fois, pour changer un peu, je vais vous proposer des photos de paysage. Le paysage, en photographie, c'est un art qui peut paraitre facile : Le sujet est assez tranquille et peu susceptible. Pas besoin de se déguiser en fraise des bois pour une approche à pas de loup, ou bien de se mettre en affut avant le lever du jour et jusqu'à la tombée de la nuit. Et puis, il n'est pas particulièrement avare de ses charmes. Pas besoin non plus de faire la roue comme un paon ou de lui offrir des bijoux de folie pour qu'il consente enfin à se dévoiler un peu !

Et pourtant, ce n'est pas aussi simple qu'il n'y parait. Pour des raisons de pollution visuelle, d'abord. Il y a (beaucoup trop) souvent des éléments non naturels et très inesthétiques, difficiles ou impossibles à évacuer du cadrage. Ah, ces lignes électriques, cauchemars de tous les photographes de paysages bucoliques ! Mais surtout, c'est loin d'être évident d'obtenir une belle composition, assez épurée, et de ne pas faire des images du genre "calendrier des postes". Et puis la lumière. Là encore, tout est dans la lumière ... et pas facile à régler, là, la lumière !

Les photos qui vont suivre ne prétendent donc pas au Premier prix, catégorie "paysage", du Concours National de la Fédération Photographique de France. Et elles sollicitent (leur auteur aussi) votre indulgence.

Et puis cette journée "Photos de paysage", c’était d'abord et avant tout une journée-partage entre un père et sa fille. Le père, c'est moi, Gars Yves. Et la fille, c'est Marie, ma seconde (et plus jeune), âgée de 26 ans. Quand je dis "journée-partage", ce n'est pas qu'il y ait quelque chose d'exceptionnel dans le fait que nous passions un moment ensemble ... Non, pas du tout. C'est juste que nous avons l'habitude de nous "offrir", une fois ou deux dans l'année, un moment comme cela, de connivence absolue, autour de ma passion pour la nature et la photographie. Ainsi, nous partageons des émotions, très fortement, et à la fin de la journée, nous sommes l'un et l'autre conscients de nous être offert un véritable petit moment d'élite. Alors si les photos sont réussies, tant mieux, elles témoigneront d'un bon souvenir. Mais si ce n'est pas vraiment le cas, ce n'est pas très grave non plus, l'essentiel n'étant pas là.

Et nous voilà encore dans la vallée du Ponthurin (Carte Géoportail) ! Ce type est un monomaniaque, se diront certains. C'est vrai que je l'aime bien, ce vallon. C'est vrai aussi qu'il est surtout boisé de Mélèzes d'Europe (Larix decidua). Et moi, j'aime bien les mélèzes ! D'abord parce que, en été, ils laissent bien passer la lumière (comme les fêlés chers à Michel Audiard et à moi-même !) sous leur frondaison, ce qui rend leurs sous-bois assez clairs. Et puis, ce sont les seuls conifères d'Europe qui perdent leurs aiguilles en hiver (et moi, j'ai un petit faible pour tout ce qui ne va pas forcément dans le sens des courants dominants !).  D'où de somptueuses couleurs à base de jaune, à l'automne.

Voilà, c'est la raison pour laquelle nous avons choisi de visiter ce jour-là (23 octobre 2012) ce vallon fétiche, en plein dans les couleurs de l'automne. La lumière n'était pas mal, bien qu'un peu dure. Le couple de gypaètes (mascotte du vallon), à ce moment de l'année, profite de sa liberté retrouvée avant la très prochaine saison des amours. Le jeune de l'année (Praline) est parti quant à lui vivre sa vie ailleurs, pour découvrir le monde et trouver sa place dans l'univers. Nous ne verrons ni les uns, ni l'autre, mais nous n'étions pas non plus là pour ça. Les photos ont donc été prises plutôt sur la rive gauche du Ponthurin, ou en partie inférieure du torrent de Rosuel, entre le village de Nancroix et les chalets de la Gurraz.

Dans la mesure où il n'y a pas particulièrement d’intérêt à commenter les photos une à une, j'ai préféré vous les offrir sous forme de diaporama, ce qui me semble plus approprié à la restitution de l'ambiance de notre vécu. En fond sonore (désactivation possible), je vous propose "Trois Gymnopédies - Gymnopédie n°2" de Eric Satie, interprétées par l'excellente Anne Queffélec.

Excellentes fêtes de fin d'année à tous, mais surtout, ne lâchons rien, car je crains que la période à venir soit des plus difficiles, surtout pour les plus pauvres et les plus fragiles. Restons groupés, donc !